Les principaux signes d’apnée du sommeil observables de l’extérieur
Plusieurs manifestations typiques peuvent alerter l’entourage. Certaines sont discrètes, d’autres, plus impressionnantes, nécessitent une réaction immédiate. Faisons le point sur ces signaux d’alerte.
1. Le ronflement intense et irrégulier
- Ronflements forts, bruyants, irréguliers : Plus de 85 % des personnes souffrant d’apnée du sommeil sont signalées comme de “grands ronfleurs” par leur entourage (Source : ANSM, 2022).
- Arrêts soudains du ronflement suivis de reprises bruyantes : Les pauses qui interrompent le ronflement, puis la reprise “en sursaut”, sont particulièrement évocatrices de la maladie.
- Variabilité d’intensité : L’intensité des ronflements peut varier au cours de la nuit, corrélée aux cycles respiratoires perturbés.
Le ronflement isolé n’est pas toujours synonyme d’apnée, mais lorsqu’il est associé à d’autres signes ou qu’il gêne le sommeil de l’entourage, il doit être signalé.
2. Les pauses respiratoires nocturnes
- Arrêts complets de la respiration : Ce sont les pauses (“apnées” ou “hypopnées”) de plus de 10 secondes repérées par l’entourage, parfois décrites comme angoissantes. La fréquence et la durée de ces arrêts sont des marqueurs importants de sévérité (AASM, 2014).
- Gasp et reprises violentes : Souvent, la personne se réveille brièvement (parfois sans s’en souvenir) avec une inspiration sonore, comme un suffoquement.
- Moments de silence inquiétant : L’entourage remarque un silence inhabituel, puis un bruit de “dégagement” ou de recherche d’air.
Selon la Société Française de Recherche et Médecine du Sommeil, ces manifestations sont décrites dans plus de 60 % des cas rapportés par les partenaires de chambre.
3. L'agitation nocturne
- Mouvements brusques ou incessants : Changement fréquent de position, battements de jambes, parfois même gestes amples involontaires sont fréquemment raportés.
- Transpiration excessive durant la nuit : Certains proches relèvent des draps humides le matin, témoignant du stress induit par la lutte respiratoire nocturne.
- Paroles, halètements, gémissements : Il n’est pas rare d’observer des sons anormaux ou des bruits aigus lors des pauses respiratoires, surtout chez l’enfant.
Ce tableau d’agitation est particulièrement fréquent chez les enfants apnéiques, parfois confondus avec des troubles du comportement nocturne ou un simple mauvais sommeil (Institut National du Sommeil et de la Vigilance).
4. Le lever non réparateur : indices du matin
- Sensation de fatigue intense au réveil : Les proches remarquent que la personne se lève “lessivée”, même après une nuit complète.
- Irritabilité et troubles de concentration : L’entourage perçoit parfois des changements d’humeur ou de vigilance chez la personne au fil du temps.
- Maux de tête matinaux : Relevés plus de deux fois par semaine chez 30 % des patients apnéiques (Etude HypnoLaus, Lausanne, 2015).
Même si ces signes semblent discrets, la vigilance de l’entourage est essentielle, surtout si ces troubles ne sont pas expliqués par d’autres causes.